Un nouveau rapport du GIEC alerte sur l’avenir des océans et des glaces

Le groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) a publié fin septembre un nouveau rapport alarmant sur la santé de notre planète. Cette fois, les scientifiques se sont intéressés aux océans et la cryosphère (glaciers, banquise et grandes calottes glaciaires). Et leurs conclusions sont inquiétantes.
Le réchauffement des océans
Premier constat préoccupant : « l’océan se réchauffe, devient plus acide et moins fécond », résument les experts du GIEC. En effet, les mers et océans du globe subissent de plein fouet le changement climatique. Ils sont directement concernés par le réchauffement et connaissent de plus en plus de canicules marines.
L’une des conséquences majeures du réchauffement des océans, c’est l’augmentation de leur acidification. Habituellement, le pH des océans se mesure autour de 8,2, mais les récents bouleversements ont entraîné une chute de ce chiffre à 8,1, ce qui correspond à une hausse de l’acidité des océans de l’ordre de 30 %.
« L’océan a absorbé 20 à 30 % des émissions anthropiques de dioxyde de carbone depuis les années 1980, ce qui a entraîné son acidification, rappelle le GIEC. S’il continue d’absorber du carbone jusqu’en 2100, il deviendra toujours plus acide. » Au détriment des espèces marines qui le peuplent.
La fonte des glaces
L’autre alerte majeure du GIEC porte sur la fonte des glaces, du pergélisol (ou permafrost en anglais) et ses répercussions. Au cours du 20e siècle, le niveau de la mer a augmenté de 15 cm à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, c’est deux fois plus rapide. Actuellement, l’eau monte de 3,6 mm par an et cela continue d’augmenter. Au point que le pire scénario prévoit une hausse du niveau de la mer de 60 à 110 cm d’ici la fin du siècle, si les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître.
Or, « la fonte des glaciers et des calottes glaciaires qui entraîne une élévation du niveau de la mer et des phénomènes côtiers extrêmes de plus en plus intenses (cyclones, vents violents, pluies diluviennes, etc.) », insiste le rapport du GIEC.
Par ailleurs dans certaines régions comme l’Europe, l’Afrique de l’Est, les Andes et l’Indonésie, des glaciers pourraient perdre plus de 80 % de leur masse actuelle d’ici 2100. Cette fonte accélérée pourrait entraîner des glissements de terrain, des inondations et des avalanches à répétition.
Quant au dégel du pergélisol dans les régions arctiques, le GIEC estime une possible disparition de 70 % de la surface totale d’ici 2100. En dégelant, ce sol qui stocke d’importantes quantités de carbone pourrait entraîner une forte augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Des mesures à prendre d’urgence
Face à toutes ces menaces et les conséquences qu’elles pourraient avoir dans un avenir proche, le GIEC rappelle qu’il faut agir vite. « Nous devons prendre des mesures prioritaires opportunes, ambitieuses et coordonnées pour faire face aux changements durables sans précédents que subissent l’océan et la cryosphère », rappellent les experts du climat. L’un des objectifs prioritaires étant la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le GIEC rappelle notamment qu’il serait bien plus grave – et onéreux – de laisser faire plutôt que d’agir, aujourd’hui, pour la préservation de ces milieux. En particulier parce que tous deux jouent un rôle de premier ordre dans le maintien de la vie sur Terre. Sans compter que 670 millions de personnes vivent dans des régions de haute montagne et 680 millions autres dans des zones côtières à faible élévation, et sont donc directement concernées par la transformation de ces habitats. Toutes dépendent des océans et de la cryosphère pour vivre. Et bien plus encore.
« Nous tous dépendons d’eux et sommes marqués, directement ou indirectement, par leur influence de bien des façons – dans les domaines du temps et du climat, de l’alimentation et de l’eau, de l’énergie, du commerce, des transports, des loisirs et du tourisme, de la santé et du bien-être, de la culture et de l’identité », a déclaré le président du GIEC, Hoesung Lee.
Voyages nature Saïga pour la préservation des océans :
- écovolontariat au Brésil pour la sauvegarde des loutres de Santa Catarina;
- protection des tortues marines du Kenya en écovolontariat ;
- excursion le long de la lagune gabonaise.
En savoir plus
- Rapport spécial sur l’océan et la cryosphère dans un climat en mutation, GIEC, septembre 2019 ;
- « Le sombre avenir des océans », Espèces Menacées, septembre 2019 ;
- « L’impact du changement climatique des océans », vidéo Youtube de l’Ademe, février 2018.
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