09 juillet 2021 - Faune
Tigre au Népal

Quand on interroge le grand public sur l’animal qu’il préfère, le tigre arrive toujours dans le trio de tête, quand il ne caracole pas en tête tout simplement. Et cela n’est pas seulement valable en France. Découvrons à présent quelques informations notables sur le gros chat préféré de la majorité des habitants du monde.

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Le tigre (Panthera tigris) est réparti en neuf sous-espèces reconnue par l’UICN , parmi lesquelles trois sont éteintes

Le tigre du Bengale (Panthera tigris tigris), le plus connu et le plus représenté, habitant le sous-continent indien ; le tigre de l’amour ou de Sibérie (Panthera tigris altaïca), dans l’est de la Russie et le Nord de la Chine ; le tigre d’Indochine (Panthera tigris corbetti) ; le tigre de Malaisie (Panthera tigris jacksoni) - péninsule de Malaisie ; le tigre de Sumatra (Panthera tigris sumatrae) ; et le tigre Chine du Sud ou tigre d’Amoy (Panthera tigris amoyensis). Cette dernière sous-espèce n’a pas été observée depuis les années 70 et est donc probablement éteinte.

À ajouter les trois sous-espèces officiellement considérées comme éteintes :

  • Le tigre de Bali (Panthera tigris Balica)
  • Le tigre de Java (Pathera tigris sondaica)
  • Le tigre de la Caspienne (Panthera tigris virgata)

 

Combien y a-t-il de tigres ?

Le tigre est classé « En danger » au niveau mondial et « En danger critique » en Chine, Russie et Sumatra, sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN. Dans la nature, on comptait environ 100 000 individus au début du XXe siècle. En 2010, ils n’étaient plus que 3 200 seulement, dispersés sur 0,5% de leur aire de distribution d’origine.

Depuis, grâce au travail remarquable d’organisations de conservation et de nombreux pays abritant l’animal et avec le soutien de bailleurs offrant des montants conséquents pour sa sauvegarde, les effectifs remontent. La population actuelle est d’environ 4 000 individus dont près des trois-quarts en Inde. Les effectifs par pays restent cependant parfois remis en question par les experts. Pour autant, la population de l’animal augmente, c’est un fait, et c’est une excellente nouvelle.

À ce nombre s’ajoute les effectifs des tigres en captivité. D’une manière surprenante, le comptage est presque aussi difficile à réaliser qu’à l’état sauvage, pour des raisons bien différentes. Ainsi, la population des tigres captifs rien qu’aux Etats-Unis dépasserait largement les 5 000 animaux en raison de l’absence de loi interdisant ce type de pratiques dangereuses et absolument pas conforme au standard minimum du bien-être des individus en captivité.

Parallèlement à cela, il y aurait plus de 5 000 tigres dans des fermes d’élevage en Chine où les animaux peuvent être commercialisés pour alimenter, officieusement, le trafic illégal. Les fermes de tigres mettent en avant leur potentiel de reproduction. Portant, leur objectif est de multiplier autant que possible les populations, plutôt que de maximiser la diversité génétique. Les individus sont détenus dans des conditions souvent effroyables, parfois dans des cages réduites abritant plusieurs individus.

Dharmendra Khandal tigre 1
© Dharmendra Khandal

 

Un trafic illégal peu risqué et toujours très lucratif

Un kilo d’os de tigre se vend plus de 1 000 €, et parfois plus de 20 000 €. Braconner un tigre ne coûte presque rien par rapport au fait de l’élever dans une ferme. Les parties d’un tigre peuvent, cumulées, se revendre plus de 60 000 €, bien plus qu’un kilo de cocaïne sans s’exposer aux mêmes risques.

Dans la pharmacopée traditionnelle chinoise, on utilise les parties suivantes comme indiqué ci-dessous :

  • Dents : contre la fièvre
  • Truffe : contre les plaies superficielles
  • Globes oculaires : contre l’épilepsie et le paludisme
  • Moustaches : contre le mal de dents
  • Cerveau : contre la fatigue
  • Queue : contre les maladies de peau
  • Sang : tonifiant
  • Os : contre les rhumatismes, l’arthrite, les états de faiblesse passagère, les maux de crâne. L’humérus (os du haut de la patte de devant) est l’os le plus recherché.
  • Pénis : aphrodisiaque
  • Bile : contre les convulsions
  • Graisse : contre la lèpre et les rhumatismes

Près de Denver dans le Colorado aux USA, dans le National Wildlife Property Repository, FWS, les autorités de la Faune sauvage, détruisent ou stockent pour la sensibilisation, les parties d’animaux saisies à la douane, notamment en remontant les filières qui sévissent sur le net.

Il y a quelques années, dans le cadre d’un film réalisé par les Productions du Moment pour TF1, je visitais ce centre sous l’œil de la camera. Il s’agit de l'un des lieux les plus marquants auquel je me sois rendu dans ma vie. Dans un gigantesque hangar, se trouve des milliers de milliers de parties d’ours polaires, de panthères des neiges, de rhinocéros, d’éléphants, de tigres bien sûr et de bien d’autres espèces. Il ne s’agit pourtant là que d’une petite partie de ce qui transite chaque année entre les états américains comme entre les pays. Cela donne cependant une idée très claire de l’étendue du trafic et des conséquences désastreuses qu’il représente pour l’avenir de bien des animaux.

renaud fulconis tigre
Parties de tigre saisies et présentées près de Denver © Renaud Fulconis

 

Le tigre ne chasse naturellement pas l’homme

L’animal se nourrit d’herbivores d’une cinquantaine de kilos comme les cochons sauvages à deux-cent kilos comme les cerfs. Il passe une grande partie de son temps à chasser, en fin de journée et la nuit. Opportuniste, il peut s’alimenter de petits animaux parmi les oiseaux, les reptiles, les primates mais aussi de bien plus gros comme les éléphants et les rhinocéros. Super prédateur, il lui faut chasser et consommer plus d’une cinquantaine de proies chaque année pour survivre. Il est rare que le tigre s’attaque à l’homme.

Pourtant, un animal faible, blessé mais aussi anxieux pour qui la chasse devient difficile peut devenir un mangeur d’homme. Quelques dizaines de personnes à près d’une centaine sont attaquées et tuées chaque année sur l’ensemble de son aire de répartition. Ce fût le cas ces trois dernières années à Bardia, dans le Sud du Népal avec plusieurs individus, dont trois qui furent capturés et placés en captivité, avaient attaqué et parfois tué plus d’une quinzaine de personnes.

 

L’avenir du tigre

Si la situation de l’espèce s’améliore, l’animal n’est pas tiré d’affaires pour autant. La pression du braconnage et du trafic, mais aussi la pression humaine, nécessite de rester vigilant pour l’avenir de l’espèce sur l’ensemble de son aire de répartition. Par ailleurs, les efforts de conservation contribuant au retour du tigre dans des régions où il n’était plus présent depuis des années, conduit le plus souvent à des problématiques de coexistence avec les humains qu’il ne faut pas négliger. Le retour du tigre est une bonne nouvelle, mais pas pour tout le monde. Une situation qui peut faire écho avec la situation du loup sur notre territoire.

tigre villageois bengladesh
Au Bangladesh, des villageois des « Village Response Teams » formés pour tenir les tigres à l’écart en cas d’approche de l’animal des villages © Renaud Fulconis

 

Observer le tigre au Népal

Au cours du voyage À pied sur les traces du tigre, nous plongeons dans l’univers du plus fascinant des félins dans le Parc national de Bardia dans le Téraï, la région Sud du pays, qui couvre également le Nord de l'Inde. Nous évoluons à pied dans l'habitat du tigre afin de l'observé, accompagné de pisteurs exceptionnels. Après une pause à Lumbini, le lieu de naissance de Boudda, nous nous rendons au parc national de Chitwan. A nouveau, nous espérons croiser le tigre, et observons au moins les rhinocéros qui vivent ici en grand nombre, et une grande variété d'oiseaux. Notre voyage se termine à Kathmandu, où nous nous immergeons dans certains des sites religieux les plus remarquables du pays. 

Texte de Renaud Fulconis, responsable de Saïga.

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