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Le Pantanal, plus grande zone humide du monde

Située principalement au Brésil, dans l’état du Mato Grosso et du Mato Grosso do Sul au centre-ouest du pays, le Pantanal s’étend également au-delà des frontières bolivienne et paraguayenne. La taille de cette immense plaine alluviale, réserve de biosphère de l’Unesco depuis 2000, fait tourner la tête : elle couvre une superficie équivalente à celle des Pays-Bas, de la Belgique, de la Suisse et du Portugal réunis. Difficile pour autant d’en donner une superficie précise, tant ses bordures peuvent s’étendre. En effet, les prairies du Pantanal subissent des inondations saisonnières, faisant d’elles un immense patchwork de terres et de marécages, sans cesse en évolution. Ses paysages sont composés de plaines herbeuses, grands fleuves, de nombreuses rivières et ruisseaux, mais aussi des forêts sèches ou riveraines, de lacs et de petites chaînes de montagnes. Une zone sauvage qui est également le refuge de milliers d'espèces animales et végétales. Pour visiter cette région inoubliable, mieux vaut s’y rendre au cours de la saison sèche, entre avril et septembre. C’est la période à laquelle nous proposons nos voyages dans la zone.
Vue aérienne du Pantanal © Rafael Hoogesteijn
Un écosystème d’une richesse exceptionnelle
Le Pantanal est un des écosystèmes les plus denses de la planète avec 4 700 espèces répertoriées. Sa position géographique en fait un croisement biologique tout à fait exceptionnel pour des espèces venant de différentes régions majeures en termes de conservation : Amazone, Cerrado, Chaco, forêt atlantique. Ainsi, plus de 3 500 espèces de végétaux ont été recensées.
La vie sauvage y est remarquable. Grandement menacées au point de quasiment disparaître en raison du braconnage et de la chasse commerciale, certaines espèces sont à présent facilement observables, pour le plus grand plaisir des photographes. C’est le cas du caïman du Pantanal (Caiman ycare), du capybara (Hydrochoerus hydrochaeris), l’un des plus gros rongeurs du monde ou encore de la loutre géante (Pteronura brasiliensis) toujours classée menacée d’extinction par l’IUCN. Les mammifères, dont plus de 70 espèces ont été répertoriées au Pantanal, comptent également parmi leurs effectifs les magnifiques loups à crinières (Chrysocyon brachyurus), qui ressemblent davantage à des renards perchés sur des jambes longues et fines qu’à des loups. Solitaire, le discret tapir (Tapirus terrestris), plus gros mammifère d’Amérique du Sud, est un cousin des rhinocéros et des chevaux. Ce gros herbivore de près de 250 kilos passe la nuit à la recherche des feuilles, des écorces, bourgeons ou encore plantes aquatiques qui composent son alimentation.
Le discret tapir (Tapirus terrestris) © Pascal Crépin
Les visiteurs du Pantanal viennent pour la plupart, observer d’autres espèces comme l’anaconda jaune (Eunectes notaeus) et parmi les oiseaux (656 espèces d’après les chiffres du WWF) le jabiru (Jabiru mycteria), qui n’est autre que la plus grande cigogne du monde, ou encore l’immense perroquet ara hyacinthe (Anodorhynchus hyacinthinus). C’est cependant le jaguar, considéré comme le maître des lieux, qui est sans conteste l’animal le plus charismatique et le plus recherché du Pantanal. Ce redoutable prédateur dispose d’une mâchoire courte et extrêmement puissante. Proportionnellement à sa taille, sa morsure est la plus puissante parmi les félins. Sans doute, avez-vous déjà vu les surprenantes photos ou vidéos de l’animal luttant avec un immense caïman qu’il emporte ensuite dans sa gueule.
Le charismatique jaguar © Pascal Crépin
Un paradis de la faune et de la flore, lui aussi, menacé
Parmi les zones humides de la planète, le Pantanal est encore l’une des mieux préservées. Ce constat n’en reste pas moins très fragile. Le cycle hydraulique, au centre du fonctionnement de cet incroyable écosystème peut être altéré, et un bouleversement, même lointain, à la source des rivières qui l’alimentent, peut être à l’origine de déséquilibres de sa variété biologique. Les 325 espèces de poissons, les 53 espèces d’amphibiens, sont particulièrement sensibles à une possible dégradation de la qualité de l’eau. Pour l’Unesco : « La longue liste de menaces actuelles et éventuelles comprend les industries extractives, les infrastructures de transport, le braconnage, la production de charbon, le déboisement illégal, la pêche faiblement contrôlée et le commerce illégal d’espèces sauvages et de produits fauniques. »*
En 2020, en pleine pandémie de coronavirus, plus de 43 000 foyers d’incendie ont été indiqués en Amazonie. Pour le Pantanal, les chiffres étaient plus effrayants encore, avec une augmentation de 220 % par rapport au nombre d’incendies déclarés en 2019 (Plus de 10 000 contre 3 165 l’année précédente). Au total, près de 30 % de ce paradis de biodiversité ont été détruits. Une situation désastreuse due à une sécheresse et à une chaleur peu communes, en lien avec un faible taux d’humidité, qui a des risques de se reproduire à l’avenir.
Perroquet © Pascal Crépin
Partir au Brésil et découvrir le Pantanal :
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