24 janvier 2024 - Actualités
Bonobo

En 2017 et 2018, nous nous attelions à notre charte de développement durable qui actait, pour Secret Planet, une volonté singulière de sa manière de penser le voyage. La charte inscrivait dans le marbre nos ambitions, qu'il nous fallait désormais traduire en actions concrètes, sur six grands thèmes. En 2018, nous définissions un indicateur en tonnes de CO2e émis pour chacun de nos voyages que nous publions depuis sur notre site internet et dans nos fiches techniques. En 2022, nous allions encore plus loin et, peut-être seuls au monde dans notre profession, nous décidions de nous engager dans la baisse de nos émissions carbone dans la droite ligne des accords de Paris : -5 % par an jusqu’en 2030 sur la base de nos émissions pré-covid de 2019. À l’aube de cette nouvelle année 2024, nous souhaitions tirer un premier bilan de tous nos efforts, de nos réussites, de nos échecs, et des chantiers sur lesquels nous travaillons désormais.

 

À vos agendas pour le mercredi 31 janvier à 18 heures

Mercredi prochain, je m’entretiendrai lors d’une web-conférence à laquelle vous êtes conviés, avec Henri Bourgois-Costa, expert en environnement, porte-parole de l’ONG Océans Sans Plastiques et spécialiste des enjeux d’économie circulaire pour la Fondation Tara Océan. Nous reviendrons sur les enjeux environnementaux auxquels nous faisons désormais tous face dans l’univers du voyage et je reprendrai quelques éléments de cet article nous concernant, que je détaillerai. Nous répondrons ensuite en direct à vos questions.

En savoir plus et s'inscrire à la web conférence.

 

Nos six enjeux environnementaux identifiés

Notre modèle de développement économique doit être socialement équitable et écologiquement toujours plus tolérable. Nous avons fait le bilan de nos responsabilités en matière de :

  • réchauffement climatique ;
  • gestion des déchets ;
  • préservation de l’eau ;
  • protection de la biodiversité ;
  • respect et équité ;
  • information et sensibilisation.

 

Parce que le développement durable est l'affaire de chacun, l'affaire de tous et, qu'ensemble, nous pouvons faire du voyage un acte éthique et plus durable, un engagement pour l'homme et la planète, nous devons aller plus loin et agir sur le terrain avec nos partenaires. Et pour réussir, nous avons besoin de vous.

 

Réchauffement climatique : pionniers dans la réduction de l’empreinte carbone

Atterrissage en Terre de la Reine-Maud © Expeditions Unlimited
Atterrissage en Terre de la Reine-Maud © Expeditions Unlimited

Depuis 2018, nous calculons le plus précisément possible l'impact carbone de nos programmes. Un calcul qui a fait jaillir une évidence, celle d'une empreinte peu compatible avec les enjeux climatiques actuels.

En 2022, nous avons donc décidé d'inscrire notre développement dans la trajectoire des accords de Paris, visant à faire baisser de 5 % par an les émissions totales de notre activité, en prenant 2019 comme année de référence, à 3 430 tonnes de CO2e. Ainsi, en 2030, nous ne pourrions dépasser 2 160 tonnes de CO2e. Nous parlons de réduction, non de compensation. C'est donc un pari difficile qui passe par l'optimisation de nos voyages et une offre repensée. Un projet d'avenir enthousiasmant, car sincère et ambitieux.

L'estimation de nos émissions carbone pour l'année 2023 s'établissait à environ 1 685 tonnes, soit 54 % de notre budget maximum d'émissions à 3 100 tonnes de carbone, budget en diminution de 5 % vs. N-1.

1 685 tonnes représentent une croissance de 1 % de nos émissions vs. 2022 alors que notre activité croît de plus de 15 %, une performance liée à la baisse de notre Intensité Carbone, ce qui illustre notre travail sur l’augmentation de la valeur ajoutée de nos voyages.

Car nous avons mis en place en interne deux indicateurs pour modéliser économiquement un développement plus durable pour Secret Planet et pour suivre nos progrès en la matière : Intensité Carbone (IC) & Efficacité Carbone (EC).

À titre d’exemple, notre offre de plus de 400 programmes ne propose quasiment plus aucun voyage d’une durée inférieure à 14 jours si on ne peut proposer un moyen de transport hors avion (train, bus, etc.). D'autres optimisations sont également mises en œuvre comme la durée de nos voyages, encore plus longue, l'optimisation des vols quand c'est possible, etc.

 

Préservation de l’eau : sensibilisation et bon sens

Cascade au Laos © Marc Dozier
Cascade au Laos © Marc Dozier

L'essor démographique mondial et la hausse des niveaux de vie que connaît notre planète s'accompagnent d'une explosion de l'utilisation de l'eau notamment. Les conséquences en sont, à l’échelle planétaire, une forte tension sur des ressources en eau. En tant que voyageurs, nous pouvons agir à deux niveaux : consommer le moins d’eau possible (hors hydratation bien sûr !) et ne pas participer à polluer les sources.

C'est essentiellement sur l'eau utilisée pour l'hygiène que vous pouvez agir. En faisant l'expérience d'un usage parcimonieux et adapté à celui du pays que vous visitez. Par exemple à la fin de votre trek en Afrique subsaharienne, quand votre hôte met à votre disposition une douche, préférez une bassine dix fois moins consommatrice. Préférez les toilettes sèches aux toilettes à l’occidentale, vous réduisez la quantité d'eaux usées, sources de pollutions et de maladies.

Par ailleurs, nous essayons de mettre en œuvre de bonnes pratiques au bivouac en trek et en expédition : lavages effectués à plus de 50 mètres de toute source d’eau, utilisation de pierres pour purifier l’eau utilisée en cuisine quand nécessaire, etc. La formation de nos partenaires ici est clé. Vous sensibiliser peut permettre de les sensibiliser par vos gestes et interrogations.

 

Gestion des déchets : sensibilisation et initiatives

Nettoyage du Mustagh Ata en Chine © Anne-Claire Jude
Nettoyage du Mustagh Ata en Chine © Anne-Claire Jude

Parce que nous produisons des objets que la nature ne peut dégrader, la question des déchets est devenue un enjeu écologique majeur et planétaire. En voyage, deux types de déchets appellent tout particulièrement notre attention : les plastiques et les déchets toxiques.

Nous souhaitons vous engager avec nous en matière de réduction des déchets. Sur le terrain, par exemple, la gourde doit avoir votre préférence sur les bouteilles en plastique. Sachez que bien peu de pays possèdent des solutions de collecte et de valorisation. Rien qu’en France, une seule bouteille sur quatre est recyclée, alors imaginez au Pérou, en Éthiopie ou au Népal...

Prenez soin de ramener chez vous tous les déchets toxiques : piles, médicaments, électronique...

Les déchets biologiques sur un camp de base ou un itinéraire un peu plus fréquenté de trek demandent votre vigilance. Un lieu a-t-il été défini par votre guide pour faire vos besoins, éloigné d’une source d’eau ? Comment sont traités ces déchets ?

Par Expeditions Unlimited, notre activité dédiée aux expédions en haute altitude et polaires, nous participons depuis 2019 à des réflexions et des actions de collecte de déchets en haute montagne. Avec Breffni Bolze, Philippe Goitschel et Mountain Wilderness, nous avons travaillé une de collecte de déchets lors de l'ascension du Mustagh Ata en Chine à 7546 mètres. Nous travaillons avec Marion Chaygneaud-Dupuy et son équipe sur l’Everest versant tibétain, où il n’a pas été possible de nous rendre depuis 2020 pour cause de pandémie. Plus récemment, Expeditions Unlimited, accompagne Tri-Haut pour l’Everest, une association qui travaille depuis quelques années sur la collecte et le traitement des déchets dans la région de l’Everest. Ils construisent cette année un centre de traitement des déchets à Pangboche, qui sera un centre de tri des déchets, les plastiques recyclables seront transformés directement sur place en tuiles pour les toits des maisons. Nous vous encourageons fortement à faire un don a cette équipe dynamique et efficace.

 

Protection de la biodiversité : engagement et sensibilisation

Nourrissage des chimpanzés au Congo © Eric Bonnem
Nourrissage des chimpanzés au Congo © Eric Bonnem

La biodiversité, c’est le tissu vivant de notre planète. C’est non seulement l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie mais aussi toutes les relations et interactions qui existent entre eux. Nous, humains, ne sommes que l’un des fils de ce tissu du vivant.

Par la nature-même de nos voyages, nous évitons les zones sur-fréquentées, respectons les zones naturelles, etc. En valorisant une biodiversité préservée, nous encourageons l'engagement des populations locales.

Depuis 1996 avec Saïga, nous avons financé significativement, grâce à vos voyages, des dizaines d’ONG de protection de la nature dans des domaines variés et dans le monde entier. Nous pouvions représenter jusqu’à 20% des financements de ces projets. Mais au cours des dix dernières années, le modèle économique de cette activité s’est compliqué pour les plus petites d’entre elles et l’accueil d’éco-volontaires n’a pas toujours rempli ses promesses. La pandémie a achevé de fragiliser financièrement un bon nombre de ces structures, n’offrant plus l’organisation stable requise à ce type de séjours.

Nous bénéficions cependant de cette expérience de 30 années pour vous sensibiliser au mieux sur ces enjeux.

Sur les sites fréquentés, rester sur les sentiers ou les parcours proposés réduit notre impact sur les sols, la flore et le dérangement de la faune.

Une faune que nous ne cherchons jamais à approcher frontalement, cette approche étant souvent perçue comme une agression. Au contraire, rester immobile, lui laisser l'envie de venir nous voir, satisfaire sa curiosité est la garantie de superbes rencontres.

Deuxième trafic mondial après celui de la drogue, le trafic des espèces sauvages est un facteur important de disparition de la biodiversité. Un trafic étroitement lié avec le tourisme et qui implique bien souvent le voyageur par méconnaissance. Parce que vous n'êtes, probablement, pas un naturaliste spécialiste, nous vous invitons à refuser tout souvenir fabriqué à partir d'éléments issus de la faune. Plumes, ivoire, os, cuirs, peaux peuvent être tirés d'espèces menacées et vous causer de graves soucis lors de votre passage en douane. De la même manière, les viandes issues de la faune sauvage, servies sur place aux touristes, sont d'un exotisme douteux, entretiennent des réseaux de braconnage et contribuent à la disparition de la faune.

 

Respect et équité des peuples et de nos partenaires : au cœur de nos origines et dans notre ADN

Famille mentawaï © Stephan Gladieu
Famille mentawaï © Stephan Gladieu

Par Tamera, notre activité dédiée au trek et au voyage d'aventure, nous puisons aux sources de nos origines, le respect des cultures et la construction de partenariats équitables et durables. Leur longévité, parfois de 40 ans, démontre notre engagement en la matière.

Nous œuvrons à la mise en place d’une juste rémunération des équipes et de nos partenaires. Nous nous engageons dans la création de synergies avec des initiatives locales, durables ou éthiques, en les associant et en les valorisant parfois dans nos voyages.

Face à des cultures parfois fragiles, nous vous informons sur les comportements et les pratiques. 

Nous participons au financement de quelques projets : formation de notre partenaire libyen, accès aux soins de nos amis mentawaï – « hommes fleurs » d’Indonésie –, aide financière à nos guides en Amérique et en Asie. Pendant la pandémie, nous avons notamment financé et participé à des distributions de nourriture  afin que nos équipes et leur familles puissent continuer à vivre correctement malgré l’impossibilité pour eux de travailler. 

 

Information et sensibilisation

Comme nous l’avons détaillé ci-dessus pour chacune de nos cinq thématiques, nous avons à cœur d’informer et de sensibiliser nos participants dans le cadre de nos communications sur notre site web, dans des campagnes d'emailing, dans nos fiches techniques décrivant nos voyages. À titre d’exemples, retrouvez sur le site internet de Secret Planet :

 

Il est également tout autant important, si ce n’est encore plus essentiel, de former et de sensibiliser nos équipes locales dans le cadre de formations ou d'évènements. Et dans ce domaine, nous devons reconnaître que nous avons encore bien du pain sur la planche, surtout par manque de temps et de ressources. Nous allons encore continuer de réfléchir à la meilleure façon de procéder.

Votre mobilisation sur ces sujets majeurs est essentielle. Vos retours et réflexions à froid sur nos propositions nous intéressent dès maintenant, ou à chaud à l’issue de votre prochain voyage.